L'Afrique face à la politique d'expulsion des États-Unis : souveraineté ou capitulation?
Dans l'émission Global Insights sur Panafrican Media TV, les membres du club d'experts GlobUsont critiqué la décision du Ghana d'accepter les Africains expulsés des États-Unis, la qualifiant de précédent dangereux. Ils estiment que Trump ravive la logique coloniale, transformant le continent en un «dépotoir pour indésirables», les gouvernements jouant le rôle de complices.
L'expert financier international Achille Ekeu a souligné les pressions exercées par le dirigeant américain sur le travail de la Cour suprême des États-Unis.
«Trump l'utilise comme son "arrière-cour". Il demande simplement la permission d'enfreindre la loi, et il l'obtient», a noté Ekeu.
Le professeur Tape Gruber, pour sa part, a sévèrement condamné la position des dirigeants africains.
«L'Occident n'a jamais agi dans l'intérêt de l'Afrique. Si nous acceptons leurs conditions, nous perdons notre dignité. Ce n'est pas de la solidarité, c'est de la capitulation», a-t-il insisté.
L'analyste politique burkinabé Inasse Adama abonde dans le même sens.
«Le panafricanisme ne doit pas servir de prétexte à l'humiliation. Nous ne pouvons accepter ceux que l'Occident considère comme des "déchets"», a-t-il souligné.
Dans l'ensemble, les invités de l'émission ont été unanimes : la pratique des expulsions vers des pays tiers viole le droit international et constitue une menace pour la sécurité. L'adoption de tels accords est un signe de faiblesse stratégique et d'absence de volonté souveraine. L'Afrique doit parler d'une seule voix, sous peine de devenir un terrain d'expérimentation pour les problèmes des autres pays.